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Dossier : Derniers mineurs de charbon

 

par Pierre-Christian GUIOLLARD
Auteur-Editeur (membre fondateur de Géopolis)



Avril 2004, en veine Albert 7-1, à 900 mètres de profondeur, les dernières tonnes de charbon sont arrachées au sous-sol français. Huit siècles d’histoire minière s’achèvent avec la fermeture du puits de la Houve à Creutzwald en Moselle. Après la fermeture du siège de Merlebach au mois d’octobre 2003, le puits de la Houve, exploité par les Houillères du Bassin de Lorraine arrête sa production, signant ainsi du même coup la fermeture de la dernière exploitation charbonnière française.

Cette fermeture est l’aboutissement d’une récession programmée depuis la présentation du plan Jeanneney en 1960, la naissance de la CECA (Communautée Européenne du Charbon et de l’Acier), précurseur de notre communauté Economique Européeenne, signait la mort programmée de l’industrie houillère et sidérurgique française.

L’histoire du charbon en France est une vieille, très vieille histoire, puisque les premiers écrits qui témoignent de l’exploitation houillère sur notre territoire datent de 1206, il s’agit d’un acte de vente de biens comprenant une exploitation charbonnière dans la région de Boussagues (Hérault). En 1256, des actes de l’Abbaye de Cendras confirment l’exploitation du charbon dans la région d’Alès (Gard). En 1321, d’autres écrits apportent la preuve que le charbon est extrait à Roche-la-Molière près de Saint-Etienne (Loire), … Ainsi notre pays et notre histoire sont jalonnés par l’industrie houillère qui, dans sa prodigieuse expansion du 19ème siècle apportera la prospérité du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest de la France: Gardanne (Bouches-du-Rhône), Alès (Gard), Graissessac (Hérault), Carmaux (Tarn), Decazeville (Aveyron), Montceau-les Mines (Saône-et-Loire), Messeix, Brassac, Saint-Eloy (Puy-de-Dôme), Buxières (Allier), Saint-Etienne (Loire), La Mure (Isère) le Nord-Pas-de-Calais et, dernier découvert et dernier exploité, le bassin de Lorraine ainsi qu’une multitude de petits centres miniers dispersés à travers le Masif Central et l’Ouest du pays.

En 1960, la France produisait plus de 58 millions de tonnes de charbon (houille et lignite) avec 160 sièges d’extraction et un effectif de près de 189 000 personnes dont 132 000 au fond. Dès lors la récession s’est accentuée avec la fermeture des mines les moins rentables. Après 1974, les chocs pétroliers suivis de l’arrivée de la gauche au pouvoir, provoquent une embellie de courte durée dans l’industrie houillère. Des promesses inconscientes redonnent espoir aux mineurs, une vague d’embauche regonfle les effectifs mais la réalité économique reprend rapidement le dessus.

Cette embellie permet toutefois la modernisation de certains sièges, dont celui de la Houve qui bénéficie de nouveaux travaux préparatoires et de nouvelles infrastructures qui permettent la poursuite de l’extraction jusqu’en 2004 dans d’excellentes conditions techniques et de sécurité.

En 1991, le Bassin du Nord-Pas-de-Calais, région emblématique de l’industrie charbonnière nationale, ferme son dernier puits, suivie de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) en 1993. Seules subsitent les mines de Gardanne (Bouches-du-Rhône) fermées en février 2003 et les puits des Houillères du Bassin de Lorraine.

Début 2004 c’était encore plus de 600 mineurs qui travaillent au siège de la Houve. Avec la fermeture de cette mine, comme leurs camarades de Merlebach et de Forbach, tous les mineurs qui justifient de 25 ans de mine peuvent partir en « congé charbonnier » avec 80 % du salaire jusqu’à l’âge de la retraite tout en bénéficiant des avantages en nature propres à la profession, personne ne restera sur le bord du chemin.

Après l’arrêt en 2001 de la dernière mine d’uranium française, puis en 2002 de l’arrêt des mines de potasse, quelques mois avant les derniers mineurs d’or de Salsigne, les dernières Gueules Noires lorraines tournent la page d’une grande épopée industrielle française.

J’ai eu la chance de vivre et de partager les derniers instants de cette aventure avec les mineurs lorrains. Que ces photos restent comme un hommage rendu à cette corporation d’hommes hors du commun qui depuis plusieurs générations, à travers toute les régions de France, au prix de leur santé et parfois de leur vie, ont assuré la prospérité industrielle de notre pays.
Glück Auf, Glück Auf, Glück Auf…
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