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Ottawa, 30 avril 2024 — Le Musée canadien de la nature célèbre un haut lieu canadien de la minéralogie, le mont Saint-Hilaire, reconnu mondialement pour l’abondance et la diversité de ses minéraux exotiques.
Le mont Saint-Hilaire, colline située à 40 km à l’est de Montréal, livre ses trésors dans une nouvelle exposition éblouissante au Musée canadien de la nature. Plus de 70 spécimens de minéraux, dont quelques pierres précieuses tirées de la collection nationale, y dévoilent leurs couleurs chatoyantes, leurs formes variées et leurs faciès cristallins caractéristiques. Nombre de ces joyaux géologiques n’ont jamais été présentés dans une exposition permanente auparavant.
« Nous sommes fiers d’inaugurer cette exposition dans notre Galerie de la Terre, vitrine d’un site minéralogique canadien de renommée mondiale », déclare Danika Goosney, présidente-directrice générale du Musée canadien de la nature. « Sa diversité minéralogique exceptionnelle et l’abondance des spécimens en font une localité phare à l’échelle planétaire. Notre collection reflète ce rayonnement national et international. »
La La nouvelle exposition sur le mont Saint-Hilaire au Musée canadien de la nature.
Malgré sa superficie restreinte, la carrière du mont Saint-Hilaire a livré, en un demi-siècle d’exploitation, plus de 440 espèces minérales différentes, soit près de 7 % de toutes les espèces répertoriées dans le monde.
L’exposition, créée grâce au généreux soutien des collectionneurs Bob et Brenda Beckett, présente des pièces maîtresses de renommée internationale. Parmi ces joyaux figurent de nouvelles acquisitions issues de la célèbre collection Haineault, acquise par le Musée en 2020.
La plus vaste des deux vitrines dévoile 34 spécimens époustouflants, fruits du travail passionné de minéralogistes du Musée, de chercheurs externes et de collectionneurs amateurs. Parmi ces merveilles, une imposante catapléite côtoie de nombreuses sérandites, minéral emblématique du mont Saint-Hilaire. S’y ajoutent de superbes spécimens de léïfite, d’épididymite, de carlétonite et bien d’autres trésors.
Cette catapléite s’agit d’une imposante rosette qui est la plus belle jamais découverte en raison de la taille des cristaux et de leur lustre exceptionnellement brillant. La rosette repose sur une matrice composée d’autres minéraux, notamment de quelques cristaux blancs de natrolite devant et derrière la rosette. La catapléite est un silicate de zircon et le zircon est un métal utilisé dans les pompes à haute performance et les réacteurs nucléaires. 16 x 23 cm. Date de collecte : 1991. CMNMC 87521.
Le Le mont Saint-Hilaire est réputé pour ses spécimens de leifite exceptionnels, dont celui-ci est sûrement le mieux connu. Cette leifite, un minéral de béryllium, forme un gros agrégat sphérique de 3,5 cm, compact et lustré, formé de cristaux aciculaires, sur une matrice de sérandite orange et d’amphibole verte. Date de collecte : 1988. CMNMC 87531
Carletonite. 6 x 9 cm. Collected in 2000. CMNMC 87519. Carletonite is known for its distinctive cornflower blue color. This specimen is considered one of the best ever found due to its large sharp well-formed crystals up to 14 mm in size and very vibrant blue color. The Gilles Haineault Mont Saint-Hilaire Collection has many of the most stunning carletonite specimens. Carletonite is one of 69 mineral species discovered at Mont Saint-Hilaire. Described in 1971, it has not been found anywhere else.
La singularité géologique du mont Saint-Hilaire se reflète dans l’abondance de minéraux enrichis en éléments rares comme le lithium, le niobium, le zirconium et le béryllium.
La La section de l’exposition en l’honneur du collectionneur Gilles Haineault.
Une deuxième vitrine, renouvelée chaque année, explorera différentes facettes de l’importance minéralogique et géologique du mont Saint-Hilaire. Pour son inauguration, elle rend hommage à Gilles Haineault, collectionneur émérite dont l’héritage est au cœur de cette exposition.
Au fil de quatre décennies de passion et de persévérance, Gilles Haineault et son épouse Liliane ont réuni la plus prestigieuse collection de minéraux du mont Saint-Hilaire. Joyau minéralogique inestimable, cet ensemble de plus de 8 000 spécimens a été acquis par le Musée en 2020.
Si une partie de ces trésors est dédiée à la recherche scientifique, d’autres, soigneusement sélectionnés, sont désormais dévoilés au public dans cette nouvelle exposition, invitation à s’émerveiller et à comprendre.
Loin d’avoir livré tous ses trésors, le mont Saint-Hilaire réserve encore bien des surprises. Paula Piilonen, chercheuse et minéralogiste du Musée, souligne le rôle crucial des nouvelles technologies dans ces découvertes : « Grâce aux progrès constants des outils scientifiques, nous mettons régulièrement au jour de nouvelles espèces minérales sur ce site. Chaque trouvaille enrichit notre connaissance des espèces répertoriées et affine notre compréhension de la genèse géologique de cette intrusion exceptionnelle. »
L’alicewilsonite-(YCe), joyau minéralogique baptisé en 2023 par Inna Lykova, chercheuse et conservatrice par intérim, figure parmi les découvertes récentes mises à l’honneur au MCN. Ce minéral rend hommage à une pionnière, Alice Wilson, première femme géologue du Canada, qui œuvra au sein de la Commission géologique du pays.
Trois vidéos enrichissent les présentoirs de minéraux, apportant profondeur et dynamisme au parcours d’exposition. Les deux premières plongent le visiteur dans la singularité du mont Saint-Hilaire, explorant sa portée géologique et son importance scientifique. Elles mettent également en lumière le joyau que représente la collection du Musée, fruit d’un travail d’acquisition et de recherche minutieux.
La La sérandite est la signature minérale du mont Saint-Hilaire, dont celle-ci, exposée avec ses cristaux tabulaires. La collection de minéraux Haineault contient de magnifiques spécimens de sérandite arborant la gamme de couleurs et de facies cristallins caractéristiques de ce minéral.
La troisième vidéo offre un tête-à-tête privilégié avec Inna Lykova, qui dévoile cinq joyaux minéralogiques trônant désormais dans les vitrines de l’exposition. Parmi ces merveilles figure une sérandite aux cristaux tabulaires, spécimen d’une insigne rareté. La chercheuse souligne avec enthousiasme la « convoitise que suscitent ces cristaux, réputés pour leur couleur chatoyante, leur taille impressionnante et leur pureté remarquable ». Autre vedette incontestée de cette sélection : la remondite, espèce minérale aussi rare que fascinante, dont la couleur oscille entre le rouge intense et le vert profond sous l’effet d’un éclairage à DEL. Les visiteurs pourront également admirer la sabinaïte, baptisée en l’honneur d’Ann Sabina, éminente minéralogiste canadienne et auteure d’ouvrages de référence sur les sites de collecte minéralogique au Canada.
Une invitation au voyage minéralogique : l’exposition dédiée au mont Saint-Hilaire, nouvel écrin de la Galerie de la Terre, est accessible à tous les visiteurs munis d’un billet d’entrée du Musée. Lieu de découverte et de partage, le Musée canadien de la nature vous accueille au 240 rue McLeod, à l’angle de la rue Metcalfe, au cœur d’Ottawa. Pour planifier votre visite et vous immerger dans l’univers fascinant de la nature, rendez-vous sur le site nature.ca. Poursuivez l’exploration sur les réseaux sociaux : X (@musseedelanature) ; Instagram (@museedelanature) ; YouTube (@MuseeCanadienDeLaNature) ; Facebook (@Canadianmuseumofnature).
Profil du mont Saint-Hilaire
Véritable écrin minéralogique, le mont Saint-Hilaire fascine par son incroyable concentration d’éléments rares, miraculeusement réunis en un espace restreint. Ce trésor géologique est le fruit d’une alchimie singulière : celle d’un magma bouillonnant, jaillissant des tréfonds de la planète, qui a façonné l’intrusion du mont Saint-Hilaire. Telle une coulée de lave incandescente, ce magma enrichi d’éléments précieux s’est frayé un chemin vers la surface, avant de se figer et de se cristalliser en une myriade de minéraux exceptionnels. Dissimulés sous la roche, ces joyaux attendent patiemment d’être mis au jour par des collectionneurs passionnés et des minéralogistes aguerris, véritables aventuriers de la connaissance.
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Pendant 40 ans, un apiculteur passionné de minéraux a patiemment recueilli les plus beaux spécimens de roches qu’il trouvait au mont Saint-Hilaire. Sa collection, qui vaut aujourd’hui 4,5 millions de dollars, est considérée comme un trésor national.
Gilles Haineault, un apiculteur de la Montérégie, a un jour attrapé la piqûre pour un étrange passe-temps : ramasser des roches. Mais pas n’importe quelles roches. Celles du mont Saint-Hilaire. Des milliers et des milliers. Grandes et petites. Colorées et grises. Des cailloux qui valent aujourd’hui 4,5 millions de dollars, et dont le Musée canadien de la nature vient de faire l’acquisition.
C’est son cousin, membre d’un club de minéralogie montréalais, qui dans les années 1980 a invité Gilles Haineault à se joindre à lui pour une des expéditions auxquelles il se livrait toutes les fins de semaine dans des carrières. Quelque chose a séduit l’apiculteur dans la recherche méthodique de roches étranges et veinées. Son épouse, Liliane, aujourd’hui décédée, était également de la partie, et ils ont commencé à sillonner les points chauds géologiques de tout le Québec. « Si j’ai amassé une collection aussi imposante, c’est parce que j’ai gardé presque tout ce que j’ai trouvé depuis le début », dit le Montérégien.
En 40 ans, Gilles Haineault a amassé quelque 16 000 morceaux de roches. Mais c’est dans une carrière située à quelques minutes seulement de son rucher de Saint-Mathieu-de-Belœil, à une trentaine de kilomètres au sud de Montréal, qu’il a trouvé de l’or, pour ainsi dire. Reconnu pour son extraordinaire richesse géologique, le mont Saint-Hilaire abrite en effet 430 espèces de minéraux, ce qui en fait le site le plus diversifié sur le plan minéralogique au Canada — seuls quelques sites ailleurs dans le monde offrent une diversité comparable. « Nous disposons à Saint-Hilaire d’une série de minéraux très étranges et très divers parce que la chimie y est très étrange et très diverse », explique Paula Piilonen, chercheuse au Musée canadien de la nature, à Ottawa, et présidente de l’Association minéralogique du Canada.
À l’automne 2020, le Musée a acquis quelque 8 000 des plus beaux spécimens que Gilles Haineault a recueillis au mont Saint-Hilaire — des structures de cristaux vert et violet fluorescents qui tiennent dans la paume de la main aux cristallisations rares, à la géométrie complexe, que l’on ne peut observer qu’au microscope.
Photo : Gilles Haineault / Musée canadien de la nature
Soixante-six des minéraux qu’on avait déjà trouvés au mont Saint-Hilaire étaient de nouvelles découvertes, ce qui signifie que leurs structures chimiques uniques n’avaient jamais été rencontrées ailleurs. Certains sont magnifiques : la carletonite (nommée en l’honneur de l’Université Carleton), par exemple, présente des formations cristallines rectangulaires, presque cubiques, d’un bleu royal éclatant. La collection de Gilles Haineault devrait révéler d’autres nouveaux types de minéraux.
La première étude sérieuse de la région du mont Saint-Hilaire a été menée en 1912 par un scientifique de la Commission géologique du Canada. Mais la richesse du site serait sans doute demeurée inexplorée si une entreprise n’avait pas commencé à faire sauter la roche de cette colline pour l’utiliser dans les travaux routiers, la construction et la fabrication de bardeaux de toiture.
Les caractéristiques rares de ce sol seraient également restées inconnues sans un petit groupe d’amateurs et de professionnels, qui ont consacré un grand nombre d’heures à le fouiller — un travail exténuant et non rémunéré. Certains, comme Gilles Haineault, ont passé dans cette carrière la quasi-totalité de leur temps libre pendant des décennies, casque de protection vissé sur la tête et bottes à embout d’acier aux pieds. Tout cela pour le plaisir de trouver de minuscules spécimens de minéraux. Et pour décrocher peut-être le Saint-Graal : voir un caillou nommé en son honneur, comme la haineaultite, un minéral jaune pâle, dont les cristaux prismatiques ne mesurent que six millimètres de long.
« Trouver un nouveau minéral dans l’espoir qu’un jour on lui donne votre nom fait la fierté de tout collectionneur, dit le principal intéressé. C’est très important : je vais être dans le dictionnaire ! »
À gauche, puis de haute en bas : Une rosette de catapléite reposant sur une matrice composée notamment de cristaux blancs de natrolite ; une sphalérite (verte) avec albite (blanche à rosé clair) et ægyrine (noire) ; un très beau spécimen de sérandite, minéral phare du mont Saint-Hilaire (Photos : Gilles Haineault / Musée canadien de la nature).
Au fil des ans, Gilles Haineault est devenu un visiteur si assidu que la Carrière Mont St-Hilaire (anciennement Carrière Poudrette) lui a accordé une permission spéciale pour passer au peigne fin les amas de roche dynamitée. Il arrivait parfois qu’il ne trouve rien d’intéressant pendant des mois. Cela dépendait de l’endroit où les ouvriers dynamitaient, et s’ils avaient eu le temps ou non de commencer à charger la roche dans des camions. « Je ne pouvais pas toujours être là au bon moment. Mais comme j’y suis allé très souvent, j’ai eu la chance de faire de nombreuses découvertes », dit-il, à la faveur d’une pause de son occupation principale en ce début d’automne : couper du bois pour chauffer sa maison de campagne.
Collectionner les roches est l’un des passe-temps les plus encombrants qui soient. Des sous-sols d’amateurs débordant de « découvertes », Paula Piilonen en a vu ! « J’ai été chez pas mal de gens qui empilent dans leur sous-sol la moitié d’une carrière sous forme de roches rangées dans des boîtes et des bacs. Il y a des collectionneurs comme les Horvath, à Hudson, dont le jardin est un gros tas de pierres de Saint-Hilaire. »
La cueillette n’a pas été aussi riche ces dernières années au mont, en partie à cause du type de roche qu’extrait l’entreprise. Et aussi parce qu’il est impossible d’empiéter sur l’autre merveille qu’abrite cette montagne de 414 m : la Réserve naturelle Gault, propriété de l’Université McGill et incluse en 1978 par l’UNESCO dans son Réseau mondial des réserves de biosphère — une première au Canada.
Pour le plaisir des autres collectionneurs, Gilles Haineault sème parfois sur le sol de la carrière une partie de sa propre collection de roches du mont Saint-Hilaire — des spécimens moins intéressants pour une collection de musée, souligne Paula Piilonen.
Il n’y a rien de high-tech dans le processus de collecte. « En gros, on grimpe sur les tas de pierres et on les ouvre à coups de marteau », explique Paula Piilonen, dont la thèse de doctorat portait sur les minéraux de cette colline montérégienne. « Quand on semble tenir quelque chose, on travaille délicatement autour. Parfois, on a la chance de tomber sur une géode, c’est-à-dire un espace vide dans lequel les minéraux se sont frayé un chemin et ont formé des cristaux. »
Le mont Saint-Hilaire fascine les chercheurs parce qu’il est formé de ce qu’on appelle une intrusion alcaline. La roche y est faite d’une sorte inhabituelle de magma qui accueille un large éventail d’éléments, y compris des terres rares, qui viennent combler les trous de sa structure. Lorsque le magma refroidit et devient solide, diverses molécules fusionnent pour tenter de se stabiliser, formant des structures chimiques uniques qui se répliquent de manière identique pour créer des cristaux.
Découvrir une géode dans un tas de pierres revient à trouver une aiguille dans une botte de foin. Gilles Haineault disposait d’une bonne avance en raison de sa longue fréquentation de la carrière et de son obsession pour ses offrandes.
Photo : Sylvie Li
Paula Piilonen a appris vers 2013 qu’il cherchait un lieu permanent pour abriter sa collection. Il souhaitait qu’elle reste au Canada, de préférence au Québec. Par bonheur, le centre de recherche du Musée canadien de la nature se trouve à Gatineau. Après sept ans de planification, de négociations et de collecte de fonds, la vente s’est concrétisée grâce à un nouveau mécanisme de financement philanthropique, la Fondation Nature, et à un don de Gilles Haineault : sur les 4,5 millions de dollars que vaut sa collection, il a donné des spécimens d’une valeur de 1 million.
Aujourd’hui, ses meilleurs spécimens sont conservés avec 52 000 autres appartenant au Musée. Un petit nombre de ses plus belles cristallisations, avec des cristaux roses, orange, bleus et verts, seront exposées de l’autre côté de la rivière, à Ottawa.
acquisition de minéraux est une aubaine pour la recherche et nous rappelle à quel point la « science citoyenne » et la curiosité des gens pour leur propre jardin jouent un rôle crucial dans notre compréhension du monde naturel, déclare Meg Beckel, présidente et directrice générale du Musée canadien de la nature. « Heureusement, les gens curieux aiment partager. »
En outre, les minéraux ne sont pas seulement jolis à regarder, que ce soit à l’œil nu ou au microscope. Leur analyse débouche sur une myriade d’applications technologiques, y compris dans le domaine des lasers et de l’optique. Il en va de même pour les éléments rares extraits des gisements minéraux, essentiels à la fabrication des téléphones portables. Au Musée, une « Galerie de la Terre » rénovée vous expliquera comment les minéraux se retrouvent dans votre vie quotidienne, comme sur votre brosse à dents, note Meg Beckel.
Gilles Haineault espère de son côté que les chercheurs découvriront encore plus de potentiel inexploité. « Peut-être qu’un jour, nous trouverons un traitement contre un virus en utilisant un minéral, dit-il. On ne sait jamais. »
(La version originale de cet article a été publiée dans Maclean’s.)
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Françoise et Jacques Hurtrelle, paléontologues amateurs, ont remis au Paléospace, à Villers-sur-Mer (Calvados), leur collection de 800 fossiles en 2013. Grâce à ce don, ces objets ont été étudiés et une nouvelle espèce de crevette a été mise en évidence en ce début d’année 2024 : la Meyeria hurtrellorum, un crustacé datant de l’ère du Jurassique.
Françoise et Jacques Hurtrelle présentent la crevette qui porte désormais leur nom : Meyeria hurtrellorum. | OUEST-FRANCE
Françoise et Jacques Hurtrelle ont été invités au Paléospace, à Villers-sur-Mer (Calvados), le 14 février 2024. Ils sont les découvreurs de la crevette nommée Meyeria hurtrellorum qui porte leur nom. Ce crustacé, datant de l’ère du Jurassique (- 200 à -145 millions d’années), a été découvert sur un fossile faisant partie de leur collection de 800 objets qu’ils ont confiée au Paléospace en 2013.
Ce couple d’enseignants, originaire du Pas-de-Calais, nommé à Honfleur et à Deauville, est devenu paléontologue en étudiant les fossiles qu’ils ont collectés sur la petite plage de Cricquebeuf (1 km2). « On n’est pas des collectionneurs, on est des collecteurs », présente Jacques Hurtrelle. Chaque jour après l’école, lors des tempêtes hivernales qui mettent à jour les précieux fossiles, ils ont ramassé « ce que la mer dégage. On n’a jamais fait un trou. On s’est astreints à être constamment présents. Ce qui est là peut avoir disparu le lendemain, la mer détruit très très vite », explique Jacques Hurtrelle.
Le couple s’est posé rapidement la question de la transmission de sa collection « puisque nous travaillions sur le domaine public. Mais le Paléospace n’existait pas encore ». Depuis, ce musée de France a été créé. Ses collections sont inaliénables et sont mises à la disposition de tous les chercheurs. Les amateurs collecteurs de fossiles peuvent apporter leurs trouvailles au musée en vue de les étudier.
En 2023, une étude de crustacés, menée par le Muséum de Paris, les universités de Rennes et de Loma Linda (États-Unis) et le Paléospace, a révélé une nouvelle espèce dans la collection du couple Hurtrelle : la Meyeria hurtrellorum.
« Ce qui me réjouit le plus, ce sont les productions de mémoire, souligne Jacques Hurtrelle, l’enseignant toujours désireux de transmettre. Les personnes qui ont révélé la Meyeria hurtrellorum sont de très haut niveau, ils ont un doctorat en paléontologie et nous un doctorat en ramassage. »
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